Gladiator de Ridley Scott - "What we do in life echoes in eternity"

Publié le par Vincent Vega

Le general romain Maximus est le plus fidele soutien de l'empereur Marc Aurele, qu'il a conduit de victoire en victoire avec une bravoure et un devouement exemplaires. Jaloux du prestige de Maximus, et plus encore de l'amour que lui voue l'empereur, le fils de Marc-Aurele, Commode, s'arroge brutalement le pouvoir, puis ordonne l'arrestation du general et son execution. Maximus echappe a ses assassins mais ne peut empecher le massacre de sa famille. Capture par un marchand d'esclaves, il devient gladiateur et prepare sa vengeance.

 







  


 

 

 

LA Bande Originale :

Autant on peut qualifier Gladiator d'excellent film (très "hollywoodien" mais néanmoins superbe), autant la musique qui l'accompagne peut être qualifiée de chef d'oeuvre. C'est ni plus ni moins que l'oeuvre la plus populaire de Hans Zimmer. Inutile de dire que ceci est mérité, puisqu'une fois de plus, Zimmer a su plaire au plus grand nombre, sans pour autant tomber dans la facilité au détriment de son art. Au contraire, en dépit de son aspect commercial (surtout dû au film), cette musique demeure très orchestrale et aux thématiques complexes. Et c'est ce qui fait sa richesse : elle comblera aussi bien l'amateur occasionnel de musique de film qui le béophile averti.

Pour beaucoup des fans actuels de Zimmer, Gladiator a été leur "premier Zimmer" ! En effet, Hans a facilement doublé le nombre de ses admirateurs grâce à cette musique... C'est donc peu dire que c'est une BO culte... d'autant plus qu'elle a été couverte de récompenses (notamment un Golden Globe et une nomination aux Oscars !). Il est utile de préciser cela pour bien prendre conscience de l'impact de cette BO dans la carrière de Zimmer et sur la popularité de la musique de film en général (et surtout en France).

Comment résumer en un mot la musique de Gladiator ? "Magnifique" ? "Envoûtante" ? ... Cette musique reflète à elle seule toutes les facettes du génie de Hans : passages d'actions entraînants (la spécialité du compositeur, comme dans The Rock), ainsi que des passages doux et pleins d'émotions, magnifiques à vous tirer les larmes des yeux ! La touche de Lisa Gerrard permet de faire des "pauses vocales" sublimes entre les compositions de Zimmer, ce qui parfois n'est pas une mauvaise chose... Une BO d'une extrême richesse qui nous fait voyager avec émotion dans le monde à la fois beau et cruel des gladiateurs selon Ridley Scott...

Après quelques passages pour ainsi dire "bruyants" (mais néanmoins dynamiques et superbement orchestrés), la suite du score de Gladiator évolue vers des passages vocaux sublimes, qui apporte là la touche féminine dont le film avait besoin pour un parfait équilibre harmonique.
Lors de la scène du "Patricide", lorsque Commode assassine son père, l'empereur Marc Aurèle, Hans Zimmer signe un un passage musical extrêmement tourmenté, l'un des plus bouleversants qu'il ait écrit. L'orchestration, encore une fois, est d'un rare virtuosité, malgré l'absence d'un thème évident. Mais c'est là tout l'intérêt de l'écriture de Zimmer, qui compose ici un morceau sublime justement par son efficacité. On sort alors totalement du cadre de la musique "distrayante" ou "illustrative" que certains voudraient donner au reste du score de Gladiator. Comme je l'ai dit plus haut, c'est une BO d'une telle richesse musicale que tous les genres y sont présents, et que tous les béophiles y trouveront leur compte.
Suit ce passage monumental, quelques superbes mélodies dont le compositeur allemand a le secret, et notamment "Strength and Honor", passage orchrestal d'une grande beauté, qui n'est pas sans rappeler "The Thin Red Line" (La Ligne Rouge) et ses magnifiques thèmes langoureux. L'ensemble glisse doucement vers un morceau plus dynamique "Slaves to Rome".
Suite à ces nombreux morceaux aux thèmes richement élaborés, on retrouve le thème guerrier de "The Battle" dans un morceau plutôt long (10'33) qui ne fait que reprendre les thématiques déjà mises en place. C'est néanmoins un morceau qui prouve définitivement que les choix de Zimmer concernant ces thématiques pour illustrer les images violentes et crues de Ridley Scott dans l'arène sont efficaces.
Arrive ce long moment d'action, les 4 derniers morceaux de la BO, parmi les plus beaux du CD. "Am I Not Merciful" est un morceau d'une grande complexité, qui reprend un peu l'ambiance de "Patricide" et son orchestration magnifique. Mais les 3 dernières pistes sont sûrement les plus magnifiques de cette dernière partie de la BO, avec une longue suite vocale de Lisa Gerrard et un enchaînement parfait des mélodies de Zimmer. Le thème de "Honor Him", surtout (déjà exposé à la fin de "The Battle"), est développé de manière très subtile, ce qui en fait l'un des passages les plus fort émotionnellement du film. Sans doute l'un des meilleurs thèmes de Zimmer, en tout cas le plus beau de cette BO selon moi. S'enchaîne ensuite la chanson finale de Lisa Gerrard, "Now We Are Free", illustrant la dernière scène du film et le début du générique, donnant ainsi à la fin du film un aspect méditatif extraordinaire et très émouvant. C'est une chanson originale, basée sur le thème développé précédemment, qui clôt le film à merveille. Un conclusion subtile et émouvante, très appréciable comparée à l'envergure du projet cinématographique que fut Gladiator.

 


NOTE: 9/10. Tous les éléments du blockbuster sont réussis. Les décors y sont magnifiques et les effets spéciaux grandioses (reconstitution des arènes). Côté histoire, Ridley Scott ne nous livre pas un péplum ordinaire mais il va plus en profondeur en jouant beaucoup sur le registre de l'émotion. Il maltraite son personnage principal en le mettant plus bas que terre, sans réelle raison de vivre si ce n'est la vengeance. Et, c'est cet aspect qui rend le rythme toujours nerveux et agressif. Bien sûr cette impression est renforcée par la splendeur des combats et leur violence assumée. Le sang coule, les têtes sautent et les mains sont tranchées comme pour nous rappeler sans cesse l'horreur que représentaient les arènes de Rome. Le travail de reconstitution est ainsi lui aussi de très haute volée. Vous vous rendrez compte par vous-même que Gladiator l'emporte sur tous les fronts.

 

MUST SEE IT !

 

 

 

 

 

 

 


Publié dans Péplum

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